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Les lignes de la stratégie de la résistance à la lumière des propos de Sayed Nasrallah - 30 janvier 2019

Publié le par Samir Svet

Les lignes de la stratégie de la résistance à la lumière des propos de Sayed Nasrallah
Les lignes de la stratégie de la résistance à la lumière des propos de Sayed Nasrallah

Par le Général Amine Htaite

Bien que l’ennemi israélien accorde de l’importance à chaque mot du Maître de la Résistance, Sayed Hassan Nasrallah, c’est la première fois qu’il prête une attention exceptionnelle aux déclarations de Sayed Nasrallah lors de son dernier entretien avec la chaîne « al-Mayadeen », et au contenu de cette entrevue en regard des positions, des règles et des principes inscrits dans le conflit avec l’ennemi et qui forment la base de la construction d’une stratégie militaire intégrale et globale pour tous les aspects de la confrontation et des menaces posées par Israël, non seulement contre le Liban, mais aussi contre toute la région et particulièrement les territoires sur lesquels l’axe de la résistance, dans toutes ses composantes, est basé.

Dans son dernier discours, Sayed Nasrallah a présenté quantitativement et suffisamment de matériaux pour construire la stratégie adoptée par la résistance et son axe dans le conflit avec l’ennemi, à travers ses approches détaillées et profondes des éléments de cette stratégie. Après avoir caractérisé l’état de l’axe de la résistance avec précision, souligné que cet axe a réalisé en Syrie une victoire stratégique remarquable et défait l’agression mondiale, assuré que ce qui reste sur le terrain sera complètement achevé par la force s’il n’est pas réalisable par la politique, aujourd’hui prioritaire, c’est avec cet état d’esprit qu’il a abordé le sujet stratégique et pris les positions ci-après :

  1. En termes de confrontation : il est clair que l’axe de la résistance a adopté la décision de confrontation avec l’ennemi à tous les niveaux, et il est notable que, dans ce domaine, Sayed Nasrallah distingue entre la confrontation sporadique limitée et la confrontation ouverte et globale. Pour la première, les règles d’engagement sont imposées par la résistance et basées sur le « principe de proportionnalité et de nécessité », en fonction de l’agenda des priorités de l’axe de la résistance, d’après lequel la riposte est appropriée et équivalente à l’agression, selon l’appréciation de l’axe de la résistance, d’où l’allusion au bombardement de Tel Aviv en cas de bombardement de Damas. Pour la seconde, si Israël commet un crime ou une erreur d’appréciation quelque part, la guerre éclatera d’une manière qui ne siéra pas à Israël et ne sera pas soumise aux règles et aux normes déterminées par Israël ni par le lieu, ni par le temps, ni par les moyens et outils.
  2. La confrontation avec Israël est avec un axe et non avec un seul élément ou une seule faction ou un seul pays. Là, il faut noter que Sayed Nasrallah a assuré que l’axe de la résistance n’est pas confiné en Iran, en Syrie et au Hezbollah, mais qu’il inclut aussi d’autres forces, dont certaines, comme le Hamas, ont eu des relations entachées avec la Syrie, et certaines qui n’avaient pas directement participé à une confrontation militaire contre Israël, comme par exemple les factions irakiennes et autres.
  3. Le champ de la confrontation totale ne se limite pas à l’espace géographique défini par Israël, mais est plus largement ouvert. Ceci est perçu comme un investissement sensoriel par ce qu’a réalisé la résistance lors de la guerre de 2006 en faisant échouer la stratégie de l’ennemi et sa doctrine de combat dans certains de ses éléments, notamment la « guerre sur le territoire de l’adversaire », stratégie qui a permis à Israël, pendant près de 60 ans de conflit, de faire la guerre sur tout front choisi et assurer la sécurité chez lui. Aujourd’hui et selon la stratégie de la résistance, le combat et le feu dirigés vers la Palestine occupée sont devenus certains pour l’élément du feu et possibles pour le mouvement, le combat étant basé sur le mouvement et le feu. Ainsi, l’équation de « guerre transfrontalière, sécurité et travail à l’intérieur du pays », dont se pavanait Israël jusqu’ici, est définitivement échue. Pour la première fois de son histoire, Israël a été également contraint à adopter le concept défensif et à l’intégrer dans sa doctrine de combat et de ses exercices. C’est ce qui explique la construction des murs en béton armé, ou les manœuvres défensives en Galilée et dans le Golan, pour la première fois depuis sa création.
  4. Le développement de la fonction de l’élément du feu adoptée par la résistance et son axe, et son atteinte du niveau de traitement des cibles matricielles alors qu’il était restreint auparavant aux objectifs spatiaux. On sait militairement que la fonction de l’effet du feu et son intensité est proportionnelle à la capacité à traiter des cibles matricielles et la précision de ciblage ne dépassant pas la marge des 25 à 50 mètres. C’est ce que signifie la résistance par la possession de missiles de haute précision ne dépassant pas les 15 mètres de marge d’erreur. Sayed Nasrallah a affirmé que la résistance en possédait suffisamment pour agir sur l’ensemble des objectifs ciblés. Sur cette base, la stratégie de la résistance a la capacité de mettre en œuvre le « feu de l’impact et de la destruction physique », après s’être limitée aux capacités de « l’impact psychologique et certaines destructions matérielles ». L’ennemi connaît la gravité de cette question en termes de confrontation et ses conséquences ainsi que les pertes matérielles et morales qu’il aura à subir.
  5. Le lien entre la durée de la confrontation avec la spécificité et la nature de l’agression. Dans la confrontation circonstancielle, celle-ci se termine immédiatement, après que la résistance ait riposté adéquatement à l’agression et établi les règles d’engagement adoptées ou les renforce s’il y a des lacunes à combler, sans que la résistance n’aille plus loin ou ne soit concernée par le dépassement des exigences du principe « proportionnalité et nécessité ». Dans la guerre ouverte, les choses sont très différentes, du fait que la guerre commence par une décision israélienne, car la résistance, à ce jour, a adopté une stratégie défensive dans laquelle les hostilités ne sont pas déclenchées contre l’ennemi mais toujours en réponse à une agression, mais la fin de la guerre, commencée par Israël, est sujette à la décision de la résistance. Là, l’allusion à la diminution de la capacité extérieure à imposer un cessez-le-feu est notable. La résistance arrêtera la guerre selon son timing et sa vision, en liaison avec la base du conflit avec l’ennemi et au regard que la résistance porte sur Israël.

Au vu de ce qui précède, beaucoup de choses sont expliquées ainsi que leurs indices et leurs effets, de telle sorte que l’on peut s’arrêter sur la question des tunnels qui ne sont pas le seul moyen du « mouvement transfrontalier ». La découverte de certains tunnels par l’ennemi ne signifie nullement que cet élément de la stratégie soit abandonné, car il reste encore un élément potentiel dans la stratégie de la résistance, en plus du fait que les tunnels sont un outil d’aide à l’exécution à capacité limitée, l’exécution dans le sens large repose sur d’autres moyens et instruments non atteints.

En outre, les opérations agressives qu’Israël prétend mener pour empêcher le transfert d’armes à la résistance ou pour l’empêcher d’obtenir des armes « performantes » n’ont aucune valeur. Les dés sont jetés et la résistance a obtenu ce qu’elle voulait et possède ce dont elle a besoin pour toute confrontation future, quelle que soit son envergure, allant d’un affrontement ponctuel et limité jusqu’à la guerre ouverte.

En conclusion, on peut dire qu’après la grande victoire stratégique en Syrie, une victoire prouvée et ancrée de par sa nature même et qui tend vers l’accomplissement final de par sa dimension et son étendue, la résistance est passée, dans le conflit avec l’ennemi sioniste, à une nouvelle phase militaire différente des  précédentes, une étape indiquant deux questions essentielles : la première est que la liquidation de la cause palestinienne n’est plus possible, quelle que soit la position de soumission et de renoncement de certains Arabes, et la seconde est que le conflit avec l’entité sioniste est ouvert et durable et ne s’arrêtera qu’en rétablissant les droits des Palestiniens. Les premiers pas sûrs, fermes et constants sur cette voie ont été effectués.

Article en arabe :

http://www.al-binaa.com/archives/article/206150?fbclid=IwAR3_zc9SKf9FORagFB0HN6o6Hj-MjSmnyO6akeK3iMjvFCsgdWcyMAAYmo4

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