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Fureur et amertume en Occident devant les réussites russes - 22 juillet 2018

Publié le par Samir Svet

Fureur et amertume en Occident devant les réussites russes
Fureur et amertume en Occident devant les réussites russes

Les organes de presse étasuniens, suivis par ceux du Royaume-Uni et de quelques autres pays occidentaux, ont furieusement pété un câble et, hystériques, les va-t-en-guerre sis à Washington se sont mis à hululer d’une voix perçante. Toujours à fleur de peau, leur paranoïa sur la Russie a éclaté avec leur désir de vengeance.

Autre résultat prévisible, la campagne de propagande antirusse qui prend de l’ampleur depuis des années en Occident, a surenchéri.

Vous souvenez-vous des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi ? Ils ont eu lieu en 2014 et, comme l’a noté le président du Comité International Olympique Thomas Bach, ils « ont été une grande réussite » parce que « les Russes ont assuré une organisation transparente. Sotchi avait promis d’excellentes installations sportives, des villages olympiques remarquables et une organisation impeccable. Toute les promesses ont été tenues. Les athlètes eux-mêmes ont fait l’éloge de tous les côtés… il est clair que Sotchi a apporté de nombreux legs durables. »

Malheureusement, les Jeux olympiques de Sotchi ont été si bien organisés et réussis, que son seul legs en Occident a été l’irritation. Et il y a du ressentiment et même de la rage, du fait que pareil succès se soit répété de manière aussi efficace lors de l’accueil en Russie du tournoi de la Coupe du monde de football de 2018.

L’Occident trouve exaspérant que la compétition se soit si bien déroulée. Je ne suis pas fan de football, mais j’ai regardé un peu la couverture de la BBC après le dernier match, quand un journaliste a interviewé des fans de football anglais et a essayé de les amener à débiner la Russie. Mais tous étant extrêmement positifs, disaient avoir apprécié leur séjour en Russie et que tout avait été parfait. Comme c’est barbant !

Bizarrement, la BBC ne donne pas le lien Internet sur ce reportage particulier, mais je ne l’ai pas rêvé. Je n’ai pas non plus rêvé que la télévision de la BBC a fait semblant de ne pas voir la cérémonie de clôture, même si le journal The Sun du Royaume-Uni a dit au monde que « ceux qui assistaient à la cérémonie de clôture n’ont pas été impressionnés, car dite ‘ennuyeuse’ par les fans. » Comment pourrait-il en être autrement ? C’était en Russie, après tout.

Le seul passage désagréable croustillant dont ont pu s’emparer les médias occidentaux avant la fin du tournoi, a été un incident mineur pendant le dernier match. Il a été gonflé de façon disproportionnée. Ainsi, le réseau de télévision étasunien CBS a signalé qu’une « bande d’envahisseurs a interrompu le match, avant d’être rapidement traînés – pas très gentiment – hors du terrain. La vraie question est de savoir comment diable font autant de types pour s’entendre et se retrouver en même temps sur le terrain ? » (Lors d’un match de football à Londres, en mars dernier, « des centaines de fans ont envahi le stade « et les propriétaires de l’une des équipes de football qui jouaient « ont dû quitter la loge des réalisateurs pour leur propre sécurité, pendant que le chaos gagnait le London Stadium. » Voilà comment les gens envahissent le terrain en Angleterre.)

Les faits troublent souvent les médias grand public occidentaux, la « bande » qui a envahi le terrain ne comptait que quatre types qui ont été rapidement évacués. Mais pas avant que l’intellectuel, M. Jason Burt, correspondant en chef ès Football chez London Daily Telegraph, n’informe le monde que « les gardes de la sécurité se sont immédiatement précipités sur l’herbe pour se saisir promptement des envahisseurs. Et c’est pour eux le Goulag. Bravo les gars, vous profiterez votre vie durant d’une oubliette russe. »

Voilà le genre de commentaires scandaleux et parfaitement débiles qui illustrent l’attitude d’une grande partie de l’Occident envers la Russie. Et comme c’est concis, acerbe et que ça touche la corde sensible, c’est intelligent et intéressant du point de vue de la propagande, car beaucoup d’occidentaux pensent tout savoir sur les goulags.

Comme l’a noté le commentateur Garret Epps dans The Atlantic en mars 2018, « En 1973, pour désigner le système de prisons politiques et de camps de travail soviétique, le grand écrivain russe Alexander Solzhenitsyn a inventé l’expression ‘Archipel du Goulag’. Au cours des 25 dernières années, sans tambour ni trompette, les États-Unis ont créé une sorte d’archipel d’opérations de répression et d’enlèvement secret, vaguement supervisé et, du point de vue des droits humains et constitutionnels, extrêmement problématique. Et, si l’administration actuelle poursuit la mise en œuvre de ses plans de répression, ce ‘système’ se développera considérablement année après année. » L’archipel des goulags étasunien est solidement implanté.

Mais dans l’esprit de tant d’occidentaux qui ont subi un lavage de cerveau toujours très gentil au cours des années de la nouvelle guerre froide, les ‘goulags’ sont à jamais russes, et ils sont prêts pour les envahisseurs.

La Deuxième Guerre froide est florissante. Elle a été initiée et promue par l’Ouest, en particulier, par le Pentagone et une grande partie des membres du Congrès, qui bénéficient énormément des dons d’argent des fabricants d’armes, dont la générosité jusqu’à ce cycle d’élections s’est chiffrée à 19.332.442 dollars de cadeaux identifiables. Le Pentagone est signalé avoir calculé que « les ventes d’armes à l’étranger des firmes étasuniennes ont augmenté de 8,3 milliards de dollars entre 2016 et 2017, grâce aux 41,9 milliards de dollars de ventes d’armements sophistiqués à des armées étrangères.

Stephen F Cohen, professeur émérite d’études et de politiques russes à New York et à Princeton, a décrit succinctement le développement de la nouvelle guerre froide en février 2018 : « Poursuivant la politique ‘le vainqueur prend tout’ — en accord avec le fait que la Russie était la puissance vaincue —, le président Clinton a dirigé l’énorme croisade intrusive visant à refondre l’ancienne rivale sous la forme de ‘la Russie que nous voulons’ ; a entamé l’expansion de l’OTAN, désormais aux frontières de la Russie ; et, en 1999, a bombardé l’allié slave traditionnel de Moscou, malgré les protestations de Yeltsin. Le dénigrement extrême de Poutine, par d’anciens membres de l’administration Clinton, dont Hillary Clinton qui l’assimile à Hitler, auxquels il faut ajouter les journalistes désormais en première ligne de la diabolisation de l’actuel chef du Kremlin, n’est à vrai dire pas sans rapport avec leur politique russe peu judicieuse des années 1990, bruyamment applaudie. »

Les médias occidentaux et ce qui de nos jours est appelé ‘État profond’ — la clique au pouvoir quelque peu apparentée ou même supplétive au complexe militaro-industriel mis en avant par le Président Eisenhower il y a près de soixante ans — ont l’intention de faire passer la Russie pour un État expansionniste belliciste, mais ils ne mentionnent jamais le fait que, comme le note en 2018 le Rapport mondial de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, « en 2017, les États-Unis ont dépensé plus pour l’armée [610 milliards de dollars] que les sept pays les plus dépensiers réunis… avec 66,3 milliards de dollars en 2017, les dépenses militaires russes ont été de 20% inférieures à celles de 2016. »

Avec en manchette, « Trump ouvre les bras à la Russie. Son Administration serre le poing, » The New York Timesa résumé l’attitude de l’establishment washingtonien devant la conversation de Poutine et Trump. Par pure coïncidence, trois jours avant la rencontre, les meilleurs et les plus brillants de Washington ont annoncé que douze Russes avaient été inculpés pour avoir prétendument interféré dans les élections étasuniennes de 2016. Le mot ‘prétendument’ est rarement utilisé par les médias grand public occidentaux, et le fait qu’aucune preuve de sorte quelconque n’ait été présentée pour renforcer les allégations, a été complètement ignoré. Le verdict automatique est que la Russie est coupable de toutes les accusations dont elle pourraient faire l’objet, tout comme en Grande-Bretagne, où la responsabilité d’un empoisonnement lui a été carrément mis sur le dos sans la moindre preuve de son implication.

Ne vous méprenez pas : Trump, l’homme, est le pire président que les États-Unis n’aient jamais eu. D’après les mots bien choisis du journaliste Robert Reich, Trump est « mégalomane égoïste, susceptible, irritable, menteur, narcissique, vantard. » Mais il veut parler et négocier avec les Russes, au lieu de se laisser aller à d’incessants affrontements.

Trump dit depuis longtemps son espoir d’améliorer les relations avec la Russie, et la dernière rencontre au sommet a été sa première véritable opportunité pour le faire. Mais il ne sera pas facile de rendre ce progrès permanent, avec tant de membres de l’establishment coalisés pour le miner. La fureur et l’amertume de l’État profond ne s’éteindront pas. Ses campagnes de propagande continueront d’alimenter la Seconde Guerre froide.

Strategic Culture Foundation, Brian  Cloughley

Original : www.strategic-culture.org/news/2018/07/19/west-fury-and-bitterness-about-russia-successes.html

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