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Pour l’impérialisme israélo-américain et le vassal saoudien, l’ennemi principal est l’Iran - 11 juin 2018

Publié le par Samir Svet

Pour l’impérialisme israélo-américain et le vassal saoudien, l’ennemi principal est l’Iran
Pour l’impérialisme israélo-américain et le vassal saoudien, l’ennemi principal est l’Iran

 «…Ils fournissent moyennant le salaire que la bourgeoisie leur sert, les armes, les justifications que requiert son maintien.» (Paul Nizan: « Les chiens de garde »)

Le faussaire et l’Iran

Lors de l’émission  »On n’est pas couché » du 7 avril 2018, L. Ruquier invita Bernard-Henri Lévy (BHL)  pour présenter son livre « Les cinq rois ». L’animateur déroula le tapis rouge en posant à BHL, la question suivante:«… j’avais oublié : le fait que l’Iran s’appelait la Perse. Mais on oublie le moment du changement de nom : 1935.»

L’invité répondit: «c’est une histoire surtout incroyable, et en effet que très peu de gens savent, et, en tout cas, je ne l’ai lue nulle part. Je la raconte en détail. Je l’ai découverte d’ailleurs au Kurdistan…Le 21 mars 1935, la Perse décide de changer de nom et de s’appeler l’Iran sur ordre de l’Allemagne.» (1)

Pourquoi faut-il aller au Kurdistan pour découvrir cette  »vérité » ? La question ne fut pas posée.

Ne parlons pas des propos tenus par l’invité sur le philosophe allemand Martin Heidegger.

N’étant ni historien ni philosophe, j’ai ouvert le livre de Gabriel Martinez-Gros, brève histoire des empires ( 2) et je lis à la page 47 :«…L’affrontement avec l’autre grand vainqueur de l’Assyrie, le royaume iranien des Mèdes, puis de leurs cousins perses est inévitable…Pour les deux entités, l’enjeu est le même: Babylone et la Mésopotamie…»

J’apprends alors que le Perse et l’Iranien sont  »cousins ».

Concernant le philosophe «nazi, Heidegger » (1), j’ouvre le livre « Vies politiques »(3) de Hannah Arendt, élève et compagne du philosophe pendant un temps court mais compagne quand même. La philosophe parle du philosophe en ces termes:«…«Cette erreur», Heidegger s’en est à la vérité rendu compte après un court moment et ensuite il a pris beaucoup plus de risques qu’il ne fut alors courant à l’université allemande. Mais on ne peut affirmer la même chose des innombrables intellectuels et soi-disant savants qui non seulement en Allemagne… »(3)

La philosophe consacre au philosophe 13 pages dans « Vies politiques » et dans aucune de ces pages le qualificatif nazi n’est associé à Heidegger.

Mais faisons abstraction du passé de BHL. C’est à dire, supposons que les propos tenus par l’humoriste Guy Carlier et qui lui ont valu un licenciement, rapportés par Pascal Boniface dans le livre  « Les faussaires intellectuels »(4), à savoir: «Bernard-Henri Lévy n’est pas philosophe, c’est également un mondain, un pilleur de forêt africaine et un opportuniste…» (4) sont pures calomnies. Que l’enquête de l’ONG britannique, Forest Monitor est pure affabulation en concluant que«les travailleurs se contentent de ruisseaux pour s’alimenter en eau, ils sont exposés aux maladies car cette eau est polluée par des poussières et d’autres substances, ils sont dépourvus de médicaments, les travailleurs étant considérés comme des semi-esclaves… » (4)

 Bref, considérons que les cinquante pages où BHL est le sujet doivent être déchirées puisque ne contenant que des calomnies, teintées d’antisémitisme.

Enfin, supposons que ce que dit le  »philosophe » dans l’émission est pure vérité historique. Et à partir de cette hypothèse, l’affirmation suivante de BHL est aussi vraie, «le seul endroit où la dénazification ne s’est pas opérée, c’est le monde chiite, la Perse…»

Iran ou Perse? Il faut se décider! Il faut choisir parce que dans son livre, « Les cinq rois », BHL  regrette que la parenthèse Iran ne soit pas fermée pour, et je le cite,  «revenir, une fois pour toutes, à ce noble nom de Perse…» Mais puisque c’est BHL qui le dit, point d’incohérence. Toujours d’après BHL, «à propos de l’Iran, on sent bien ce fond obscur, non dit, sur lequel se déploie l’islamisme, la vague brune.»(1)

Propos qui rappellent les affirmations du prince héritier Mohamed Ben Salmane (MBS) publiés dans le New York Times daté du 23 novembre 2017 dont voici la teneur:«nous avons appris de l’Europe que l’apaisement ne marche pas. Nous ne voulons pas que le nouvel Hitler de l’Iran refasse au Moyen-Orient ce qui s’est passé en Europe.»

Tout est dit: islamisme, Nazisme, pourquoi pas  »Iranisme ». Puisque le   »modéré » wahhabite MBS, l’a déjà exprimé cela ne peut-être que vrai. Modéré?

Bien sûr, puisque les Saoudiennes ont un permis de conduire!

Belle convergence de vue entre un  »éclairé laïc » et un  »wahhabite modéré ». Rien d’étonnant dans tout cela puisque les grands esprits se rencontrent pour baliser le terrain.

Reste à planter le décor!

C’est ce à quoi s’attelle le président américain, le premier ministre israélien…Tandis que le président français peint la façade.

En effet, dès le premier jour de sa tournée européenne, lundi 4 juin à Berlin, le premier ministre israélien, Benjamin Natanyahou, «met en garde A Merkel contre un nouvel afflux de réfugiés syriens si rien n’est fait pour contenir l’influence croissante de Téhéran au Moyen-Orient. » (5)

Puis à Paris, en dévoilant et je le cite: «je n’ai pas demandé au président Macron de quitter l’accord. Je pense que les réalités économiques régleront cette affaire.» (5)

A chaque jour, sa peine. Pour le moment, il faut légitimer la saison culturelle croisée France-Israël, et donc oublier qu’un peuple est prisonnier d’une occupation.

 C’est ce qui a révolté l’historienne Suzanne Citron. Une révolte exprimée avec lucidité: «…Je récuse la sempiternelle et démagogique confusion entre antisémitisme et critique de l’État d’Israël. Je m’inquiète profondément par ailleurs du confusionnisme dans lequel le président de la République est en train de nous plonger en superposant une diplomatie à tout va et la référence en toute occasion à ‘’son’’ histoire de France.»(5)

Côté iranien, les prises de positions politiques sont claires concernant la décision d’augmenter les capacités d’enrichissement de l’uranium. Décision en adéquation avec l’accord sur le nucléaire iranien. Un fait que ne contredisent ni l’AIEA, ni l’Union Européenne, ni le président français. Ce qui n’a pas empêché, le 4 juin 2018, le guide suprême iranien  l’Imam Ali Khamenei de mettre les points sur les i en des termes qui ne souffrent aucune ambiguïté: «les déclarations de certains Etats européens montrent qu’ils s’attendent à ce que l’Iran abandonne à la fois ses activités nucléaires et accepte les sanctions. Ce sont des rêves qui ne se réaliseront jamais.» (6)

De toute évidence, les dirigeants iraniens ne font pas confiance, entre autres, à l’Etat français.

Mais une fois le décor planté, il faut engager, armer et financer les metteurs en scène sans oublier les producteurs du chaos ‘’prédit’’ par Benjamin Nétanyahou.

Et tout commence par une guerre économique. Une guerre que semble découvrir, aujourd’hui, le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire. En effet, sans peur du ridicule, ce dernier déclare qu’ «il n’est pas acceptable que les Etats-Unis soient le gendarme économique de la planète.» (7) Loin de rassurer, son propos traduit plus un désarroi qu’une quelconque prise de conscience. Parce que les Etats-Unis ne sont pas uniquement le gendarme économique mais aussi gendarme militaire de la planète. D’ailleurs l’un ne va pas sans l’autre. Et, abstraction faite de la période gaullienne et mis à part l’épisode chiraquien contre la destruction de l’Irak, en 2003, l’Etat français a toujours joué le rôle de supplétif du gendarme de la planète. D’ailleurs en 2003, suite au discours, encore d’actualité, de D. de Villepin à l’ONU, certains responsables politiques français en commençant par M. Rocard et en finissant par N. Sarkosy, faisaient la ‘’queue’’ devant l’ambassade américaine à Paris pour exprimer leur soumission au gendarme, en se démarquant de la position prise par le ministre des Affaires étrangères français de l’époque.

Triste France! Ses responsables politiques ne font même pas rire!

Ce qui nous ramène à une question simple: faut-il faire confiance aux Etats européens et en particulier à l’État français pour empêcher ce que préparent les Etats israélien, saoudien et américain? C’est à dire une guerre contre l’Iran.

A cette question, le premier ministre israélien répond en toute simplicité en disant que «les réalités économiques régleront cette affaire.» Autrement dit, on ne peut pas qualifier le guide suprême iranien ou perse, l’Imam Ali Khamenei, de complotiste. En écrivant perse, j’ai voulu, sans effort, faire la transition avec la deuxième partie.

Souviens-toi de Amalek! (8)

Deux responsables politiques israéliens permettent de faire le lien entre les propos de BHL et de MBS, d’une part et la géopolitique israélienne, d’autre part .

Le premier responsable est l’ancien président travailliste israélien (décédé en 2016), Shimon Pérès. Le deuxième responsable israélien est le premier ministre israélien: Benjamin Nétanyahou.

Nous sommes en 2010. A la question du journaliste Laurent Zecchini,  «le Proche-Orient fait-il face à de nouveaux dangers?», le président cité répond: «oui, car nous sommes confrontés à de nouvelles ambitions. Les Perses veulent de nouveau contrôler le Proche-Orient. Que ce soit pour des motifs religieux importe peu…» (Le Monde:9/03/2010)

Quant à son premier ministre, l’actuel premier ministre, B. Nétanyahou, le 28 janvier 2010, à Auschwitz, il prononça un discours dont voici un extrait: «nous nous souviendrons toujours de ce que nous a fait l’Amalek nazi, et nous n’oublierons pas de nous tenir sur nos gardes face au nouvel Amalek qui apparaît au devant de l’histoire, et menace à nouveau d’exterminer les juifs. Nous ne prendrons pas les choses à la légère en nous faisant croire qu’il s’agit d’intimidations en l’air.» (9)

Le passé est encore présent grâce à BHL et MBS.

L’Iran pas dénazifié, islamisme, vague brune, le nouvel Hitler, la Perse, le nouvel Amalek…

Bref, BHL reprend son rôle de propagandiste au service de l’Etat d’Israël et du colonialisme français. Et on comprend mieux la finalité de l’appel «contre le nouvel antisémitisme.»

J’ouvre une parenthèse: l’exemple libyen où BHL joua le rôle de propagandiste et endossa même le costume d’envoyé spécial non officiel du ministère des Affaires étrangères français pour instaurer…  le chaos en Libye. Mais le colonisateur vient de faire son mea-culpa par l’intermédiaire du président Macron en recevant une délégation libyenne dont l’un des membres est accusé de torture en Libye. Le spécialiste d’ «une diplomatie à tout va» clôture la rencontre avec cynisme en déclarant: «nous le devons au peuple libyen parce que, parfois, nous nous sommes substitués à sa souveraineté.» ( Le Monde 31/05/2018) . Un accord sans lendemain, parrainé par le président Macron.

Et on s’étonne que les responsables politiques français ne me font  même pas rire. Je ferme la parenthèse …

Et la Syrie?

Passons sur les liens inavoués entre les Etats-Unis, la France, l’État d’Israël et le financier et idéologue saoudien avec les organisations intégristes musulmanes qui sévissent dans le monde arabe et en particulier en Syrie. Puisque le président Macron a, à cœur, la souveraineté des Etats, penchons nous sur un fait indiscutable. La présence de  l’Iran et du Hezbollah en Syrie est due à l’invitation de l’État souverain syrien et donc cette présence est légitime et légale au regard du Droit international. De même, concernant la Russie. Qu’en est-il de la présence des Etats-Unis et de la France dont l’objectif, mis en échec, était de démembrer  la Syrie?

Leurs présences militaires sont, d’une part,  illégales et servent, d’autre part, des desseins inavoués dont seul l’État d’Israël connaît le secret…«Tel-Aviv est en train de mettre au point une stratégie contre la Syrie.» (10) Dixit le premier ministre israélien. Et qui dit Syrie, dit Iran.

Conclusion

«Le Nouvel Amalek» est l’énoncé  et la mise en scène pour justifier une guerre contre l’Iran. Ce fait ne date pas d’aujourd’hui. En revanche, la mise en scène s’éclaircit, de jour en jour, en manipulant l’opinion publique par l’émotionnel, quitte à utiliser à des fins inavouables, un ignoble génocide perpétré par des Européens en Europe. C’est ce qui révolte, à juste titre, l’historienne Suzanne Citron. Culpabiliser afin de faire taire et  puis «on peut bien dire que la fuite devant la réalité est entre-temps devenue profession…» (3)

 A moins d’un miracle, une guerre contre l’Iran et la Résistance arabe ne relève plus de la fiction…Manque l’étincelle!

Quant au peuple palestinien, il est une triple victime, si j’ose dire, de l’occupation israélienne, de la culpabilité de l’être occidental et du gendarme. Quant aux vassaux arabes…

Enfin pour terminer, je vais m’inspirer du discours de B. Netanyahou à Auschwitz en affirmant ceci: la résistance du peuple palestinien contre l’impérialisme israélo-occidental et les vassaux arabes ressemble étrangement à la lutte de David contre Goliath.

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