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Après la Ghouta, trois obstacles pour le peuple syrien ***

Publié le par Samir Svet

Après la Ghouta, trois obstacles pour le peuple syrien ***
Après la Ghouta, trois obstacles pour le peuple syrien ***

Après le raid des missiles de la troïka occidentale qui s’apparente aux chevaliers de apocalypse, la Syrie doit réduire trois tumeurs cancéreuses avant de pouvoir penser à sa reconstruction dans l’indépendance et la fierté d’avoir vaincu plus de 100 000 mercenaires commandités par les USA, leurs valets (France, Grande Bretagne, Arabie Saoudite, Turquie, Qatar) sans oublier Israël qui est leur âme damnée.

Retour sur l’attaque chimique, prétexte pour enrayer la progression de l’armée syrienne contre les terroristes :
 A – Les « preuves »

Revenons sur ce qui a précédé le raid dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 avril 2018. Tout est parti d’une attaque chimique de l’armée syrienne à Douma, ville qui était sous l’emprise de djihadistes particulièrement sanguinaires : le groupe Jaish el-Islam (utilisation de cages pour brûler les opposants notamment les femmes) au moment des faits. Mais où sont les preuves de cette attaque ?

Les chevaliers de apocalypse sont incapables d’en fournir une seule crédible. Macron s’appuie sur une vidéo bâclée des casques blancs , Trump et May demandent qu’on les croit sur parole !!!!!

Or les Casques blancs qui sont des agents terroristes du MI6 britannique, constituent une nébuleuse qui n’existe que pour servir la propagande des djihadistes et des terroristes : https://reseauinternational.net/investigation-dinsidesyria-lattaque-chimique-a-douma-une-mise-en-scene-des-casques-blancs/

Des journalistes américains de la chaîne de télévision One America News Network se sont rendus dans la ville syrienne de Douma pour rechercher des preuves de l’attaque chimique présumée, ils n’ont rien trouvé et pour cause.

Plus précisément un Américain, Pearson Sharp, a visité la ville de Douma, à la recherche de preuves d’une attaque chimique. Les médecins qu’il a interrogés ont dit que, pendant qu’ils traitaient les gens pour des blessures de guerre et l’inhalation de fumée, une « bande d’inconnus » a soudain fait irruption dans l’hôpital et a dit qu’il y avait eu une attaque chimique, puis se sont mis à arroser les soit-disantes victimes avec des jets d’eau et à tout enregistrer sur bande vidéo.

Le correspondant très connu pour le Moyen Orient de l’Indépendent Robert Fisk lui aussi à la recherche en toute liberté de la vérité dans les ruines de la Ghouta conclut à la mise en scène qui est d’ailleurs confirmée par des enfants arrosés d’eau par les casques blancs pour leur montage destiné a l’opinion publique occidentale :

 –   Un petit Syrien de Douma, Moustafa, a évoqué devant les journalistes de Sputnik le tournage des scènes de la présumée attaque chimique du 7 avril dans cette ville de la banlieue est de Damas. Il a confié à Sputnik qu’il avait participé à cette mise en scène pour avoir des biscuits et des pommes de terre. (cf : https://reseauinternational.net/un-second-petit-syrien-evoque-le-tournage-de-la-video-sur-lattaque-chimique-a-douma-2/ )

–    Un autre garçon syrien, Hassan Diab, a également évoqué sur la chaîne de télévision Rossiya 24 la vidéo où il était présenté comme une victime de la présumée attaque chimique du 7 avril à Douma. Rossiya 24 a diffusé l’interview de ce garçon de 11 ans qui a participé au tournage de la vidéo sur «l’attaque», invité, comme de nombreuses autres personnes, par les Casques blancs. (cf : https://fr.sputniknews.com/international/201804181036012562-syrie-douma-reportage-video-fake/ )

Par ailleurs, Uli Gack, correspondant de la chaîne de télévision allemande ZDF, s’est rendu dans un grand camp de réfugiés en Syrie et y a discuté avec plusieurs civils qui lui ont confié avec assurance que l’attaque chimique présumée à Douma n’était qu’une mise en scène.

De plus, aucun habitant de Douma ne confirme l’attaque chimique.

Cette mise en scène criminelle n’est rien à côté de l’exploitation qui en est faite par les médias occidentaux qui poussent à la haine du gouvernement syrien et aux bombardements de la Syrie comme si le peuple syrien n’avait pas suffisamment souffert de la monstruosité des djihadistes.

B – La réponse de la coalition : des bombardements foireux

missiles 20180424

Les trois Tartarins (Trump,May et Macron) n’écoutant que leur courage ont décidé de punir la Syrie par des missiles tout beaux, tout neufs et surtout intelligents comme leurs expéditeurs, tout en prévenant les Russes de leur objectifs qui ont prévenus suffisamment à l’avance la Syrie, l’Iran,….

Quand on est sûr de ses preuves pourquoi prévenir précisément l’adversaire pour que les frappes soient inefficaces ? Étonnant non !!

Les frappes ont été étonnamment inefficaces. Celles qui sont arrivées ont détruit des sites vides sans importances, sur les 103 missiles tirés seulement 32 sont arrivés à « bon port ». A ce jour, aucun démenti de la part des pays agresseurs n’est venu infirmer ce tableau de chasse.

De plus, la moitié des missiles français ne sont pas partis de leur logement ou de leur point d’ancrage : https://reseauinternational.net/stupefiant-les-frappes-de-nos-fregates-multirole-sur-la-syrie-ont-connu-des-rates/

Mieux, deux missiles US deux missiles BGM-109 Tomahawk block IV ont atterri intacts sur le sol syrien. L’armée syrienne s’est fait une joie de les confier aux spécialistes russes et iraniens pour une étude approfondie. Très intelligents ces missiles n’est-ce pas ?

Toutefois, il existe un sujet de satisfaction américain qui n’est pas sans conséquence pour les prochains bombardements. Ce sont les 19 missiles de croisière air-sol AGM-158 JASSM lancés par les bombardiers stratégiques B-1B. Or ces missiles auraient été détectés qu’au derniers moment par les radars russes et syriens ce qui les rend très difficilement interceptables. Ils représentent donc une préoccupation majeure pour la défense du territoire syrien.

missiles 2 20180424

 En raison de cette ombre au tableau, les Russes disent envisager d’équiper l’Armée syrienne en S300 (bien plus performants que les S200 syriens) pour lui permettre de se défendre encore mieux en cas de prochaine attaque. Créant un vrai problème à ses adversaires potentiels, surtout lorsqu’elle aura terminé sa reconquête de l’Ouest syrien et qu’elle passera à l’Est de l’Euphrate.

Ceci serait un tournant de cette guerre, car Israël ne pourrait plus attaquer impunément la Syrie depuis le ciel libanais. : https://reseauinternational.net/frappes-sur-la-syrie-resultats-consequences/

Les trois obstacles restants :

Après avoir libéré entièrement la Ghouta orientale (banlieue est de Damas) l’armée syrienne réduit actuellement la petite poche au sud de Damas occupée essentiellement par Daesh.

missiles 3 20180424

 Le territoire syrien a donc été libéré au 2/3 par l’armée syrienne et ses alliés. Cependant, il reste trois zones encore occupées par les terroristes et leurs alliés , ces zones constituent les trois tumeurs de la Syrie. Elles sont les suivantes :

  • la région d’Idlib au nord
  • le Golan occupé par Israël et la région de Deraa au sud
  • l’est du fleuve Euphrate du nord au sud jusqu’à la frontière irakienne (25% de la Syrie)
1 – LA RÉGION D’IDLIB

C’est dans la province d’Idlib, frontalière de la Turquie, qu’ont été transférés des milliers de terroristes partis de leurs fiefs d’Alep, de Homs et de la banlieue de Damas. C’est une zone de « désescalade » créée par le gouvernement syrien où les terroristes de différentes obédiences doivent s’abstenir de toute attaque contre l’armée syrienne. Mais cela n’est pas toujours respecté par les différentes factions qui s’approvisionnent en armes par la Turquie.

Cependant, des rivalités ont vu le jour entre les différents groupes. Ainsi, au cours des derniers mois, environ un millier de combattants se sont entretués, 3 000 ont été blessés et beaucoup de leurs armes lourdes ont été détruites

Cette région a une importance particulière du fait des milliers de terroristes qui se refont une « santé ». Ce qui n’a pas échappé à l’ancien chef d’état-major de l’armée britannique, Lord Richards qui appelle Londres à envoyer des troupes à Idlib pour soutenir les terroristes que le gouvernement syrien voudrais rapidement chasser de ce territoire pour retrouver l’intégrité de son pays.

Est-ce que May aura l’outrecuidance de venir au secours des coupeurs de têtes ?

Le gouvernement syrien espère bien que ces luttes intestines vont se poursuivre un certain temps. Mais à terme les terroristes auront comme alternative soit de mourrir au combat ou soit passer en Turquie pour être utilisés par les Turcs pour s’emparer d’Alep. Mais pour l’instant, ils se livrent des luttes intestines. Al-Qaïda en Syrie, maintenant rebaptisé Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) se bat avec d’autres groupes pour le contrôle de cette région

2 – L’EST DU FLEUVE EUPHRATE

missiles 5 20180424

Cette région est très riche en pétrole et d’une importance stratégique vitale. Cette zone est sous l’emprise étasunienne totale avec plus de 3000 soldats US dans 13 bases – complétés par des forces par procuration FDS recrutées dans les milices syriennes kurdes YPG et les terroristes de Daesh recyclés qui occupent un quart de la Syrie, y compris ses principaux champs pétroliers et gaziers.

La conquête de cette immense zone a commencé par la destruction de Raqqa occupée par Daesh qui a été autorisé de quitter la ville par les USA pour combattre à Deir ez-Zor l’armée syrienne en vertu d’un accord.

Les USA veulent faire de Raqqa la capitale d’un nouvel État, plein de pétrole, qui serait un allié régional de l’Arabie Saoudite et Israël. Pour ce faire, des capitaux saoudiens sont sollicité pour reconstruire cette ville dévastée.

En effet, un conseiller spécial de l’envoyé du secrétaire général de l’ONU pour la Syrie, s’étant rendu sur le terrain, confirme l’ampleur des destructions causées par la coalition américaine à Raqqa, disant que les dégâts sont beaucoup plus importants que ceux qu’avaient subis Alep et Homs. D’après les Nations Unies, 70% des bâtiments à Raqqa ont été détruits ou endommagés :

le seul bataillon d’artillerie américain qui couvrait la ville a tiré plus de 35 000 obus de 155 mm au cours des cinq mois de l’opération. Au moins 2 000 cadavres ont été retrouvés jusqu’à présent et on évalue à 6 000 le nombre de corps encore sous les ruines. Et on en trouvera sans doute plus.

missiles 6 20180424

Il reste beaucoup à faire pour que la vie redevienne normale dans la ville syrienne de Raqqa. Les corps des victimes restent encore enterrés sous les débris. Ni l’eau ni l’électricité ne fonctionnent et les travaux de déminage n’ont pas encore commencé.

« La situation à Raqqa étant complètement différente par rapport à Alep et à Deir ez-Zor, les conditions nécessaires au retour des réfugiés ne sont pas encore réunies et la vie de ceux qui y sont rentrés est menacée.

Ce projet est inacceptable pour le gouvernement syrien qui a besoin des revenus pétroliers pour reconstruire son pays. La reconquête du quart de la Syrie sera très difficile car les USA ne lâcheront rien car ils ont fait cette guerre notamment pour ce trésor d’hydrocarbures.

De plus, l’autre principal objectif des USA consiste à bloquer l’apparition d’un corridor terrestre susceptible, selon les Américains, de relier l’Iran à la Syrie et au Liban via l’Irak.

Ainsi, ils s’emploient à former des mercenaires et à consolider leurs bases militaires illégales. Ils ne se préoccupent pas des 5000 à 10 000 terroristes Daesh qui circulent librement dans cette zone jaune.

Trump annonce que les forces US quitteront la Syrie, mais il se garde bien de donner une date et en catimini il invite les monarchies du Golfe à prendre la relève des GI les plus exposés.

Le gouvernement syrien doit donc compter sur tous ces alliés pour chasser les américains, , notamment les milices populaires irakienne « Hachd Chaabi » très bien armées qui contrôlent la rive est de l’Euphrate.

Tout ceci demande une longue préparation. Ainsi, une réunion du haut commandement s’est tenue à Bagdad, où les commandants russes, iraniens, syriens et irakiens organisent des opérations communes contre l’EI. Le gouvernement syrien a donc autorisé l’aviation irakienne à bombarder la zone grise occupée par Daesh, ce qui a été fait, car l’aviation US interdit le survol de l’est de l’Euphrate aux avions syriens.

 Les Russes ont reconstruit un pont militaire qui permettra à l’armée syrienne de traverser l’Euphrate lors d’une opération future. Plusieurs bataillons, dont des troupes auxiliaires sous commandement iranien, sont prêts à attaquer. Les États-Unis les bombarderont-ils lorsqu’ils traverseront la rivière ? Ou bien vont-ils s’en abstenir et laisser les troupes syriennes bénéficier du soutien aérien irakien ?

Peux t-on espérer qu’aux premiers GI tués Donald Trump quittera la Syrie comme l’a fait Bill Clinton au sujet de la Somalie en 1993 ( cf : (*)), contrairement à Richard Nixon, qui avait rejeté la demande de John Kerry, à l’époque officier de la Royal Navy au Vietnam et représentant du courant des opposants cette guerre dans les années 70, lors d’une audience au Sénat US. Il lui avait demandé de mettre un terme immédiatement à la guerre au Vietnam afin d’éviter un grand fiasco, mais son refus a eu pour seul résultat une grande défaite des États-Unis en 1975.

C’est exactement ce qui se passera pour Donald Trump s’il poursuit ses politiques offensives en Syrie et en Irak et qu’il insiste pour créer des bases US dans ces deux pays, même si le prétexte de combattre Daech n’existe plus aujourd’hui. Alors, la guerre sera terrible pour les USA et continuera encore de nombreuses années pour finir comme au Vietnam.

3 – LE GOLAN OCCUPÉ PAR ISRAËL ET LA RÉGION DE DERAA
Cette province stratégique de Deraa au sud de la Syrie où outre l’armée syrienne, le Hezbollah est bien présent.

Par ailleurs, a en croire le quotidien israélien, The Jerusalem Post, à peine commencé, le plan a du plomb dans l’aile : Alors que les terroristes et leurs soutiens occidentaux s’apprêtent à lancer une offensive d’envergure contre les positions de l’armée syrienne et du Hezbollah, le manque de soutien populaire leur cause d’énormes problèmes. D’autant plus que du coté des terroristes , comme dans le nord de la Syrie , les luttes intestines entre rebelles sont fréquentes affaiblissant ainsi leurs forces.

Les habitants de Deraa, du plateau du Golan et de Quneitra refusent de leur prêter main forte car  » ce serait une guerre qui nuirait à la Syrie et à ses habitants  » et les étrangers seraient seuls à en tirer profit. Ce n’est pas un bon signe. Puisque sur le terrain, l’Amérique, Israël et la Jordanie ne disposent pas de larges effectifs : le soi-disant Front révolutionnaire syrien, « FRS » qui menace d’attaquer l’armée syrienne pour son opération de libération de la Ghouta orientale, peine à mobiliser ses troupes. Celles-ci ne veulent à aucun prix connaître le même sort que leurs « frères d’armes de la Ghouta ».

Les États-Unis tenteraient ainsi de compenser l’échec des groupes terroristes dans la Ghouta orientale.

Ils envisagent avec Amann la naissance du « futur Etat de Deraa » : ils tentent d’ériger des points de passage entre Israël et la Jordanie pour équiper les terroristes en armes lourdes et surtout en lance-roquettes. Puis, ils rêvent de pouvoir installer quelques 12 000 terroristes dans une « zone indépendante » à amputer du sud de la Syrie et qui aurait comme capitale Deraa.

Pourquoi ce plan est hasardeux ? Israël et la Jordanie semblent n’avoir pas tenu en compte un facteur essentiel : la population. Les « forces populaires » déployées dans le sud syrien, sur les hauteurs de Makar et Al Adas ou encore dans la région de Kanakar ou dans les cités d’Arza dans le nord de Deraa ou encore à Quneitra ne resteront pas les bras croisés pour qu’Amman ou Tel-Aviv s’emparent de leur terres.

Au bout du bout, les stratèges US savent très bien que « l’État de Deraa » ne naîtra jamais tout comme le Rojava (Etat kurde « rêvé » par certains Kurdes (Barzani et alii). C’est une façon de traire les « vaches golfiennes » que les USA appellent à financer ce projet.

CONCLUSION

Le renversement du gouvernement Assad en faveur de la domination sans entrave des États-Unis sur le Moyen-Orient est un projet qui n’a pas été abandonné par les trois tartarins de l’apocalypse.

D’ailleurs, les États-Unis sont prêts à mener de nouvelles actions militaires contre la Syrie si le Président syrien Bachar el-Assad néglige le message de la frappe du 14 avril. C’est ce qu’a déclaré le secrétaire américain à la Défense James Mattis lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue japonais Itsunori Onodera.

Les néoconservateurs et les faucons occidentaux poussent la situation internationale vers une tension et un danger croissants. Non contents d’avoir détruit l’Irak et la Libye sur la base de fausses affirmations, ils ont obtenu une attaque américaine directe contre la Syrie.

Ainsi aujourd’hui tout paraît permis, les USA bombardent sur des allégations fondées d’une source clairement partiale. Qu’en est-il du droit international et de l’application de la loi  ? Pourquoi bombarder avant une enquête objective sérieuse sur l’incident chimique ?

Le sort de la Syrie est entre les mains de son peuple et de ses alliés ( Russie, Iran).

Le soutien russe étant primordial pour éviter le pire en dépit des dénigrements des médias occidentaux à son sujet.

«  Les roulements des tambours de guerre se font entendre. Après plus d’un an de dénigrement et de désinformation incessants sur la Russie, les populations sont-elles prêtes à entrer en guerre avec la Russieà propos de la Syrie ? Les faucons néoconservateurs et leurs alliés israéliens et saoudiens semblent le vouloir.

Leurs plans et leurs prévisions pour l’Irak, la Libye et le Yémen étaient des fantasmes illusoires, avec le prix payé en sang par les peuples de ces pays ainsi qu’en richesses par les Américains. Malheureusement, les médias et les politiciens qui ont promu et lancé ces guerres n’ont pas eu à rendre de comptes. Aujourd’hui, ils veulent intensifier l’agression en attaquant la Syrie, en faisant couler beaucoup plus de sang encore et en risquant une confrontation avec un pays capable de riposter..  » Rick Sterling – journaliste vivant dans la région de San Francisco.
Les mois à venir sont très chargés sur le plan géopolitique : dossier syrien, nucléaire iranien et Nord coréen. Que va faire Trump sachant que la position de ses adversaires est inébranlable du fait que c’est leur survie qui est en jeu ?

  • Trump quittera-il rapidement la Syrie selon ses tweets. ?
  • Trump torpillera-t -il le traité sur La Russie ?
  • Trump signera t-il un traité de paix honnête qui assure une sécurité absolue à la Corée du Nord ?

 A toutes ces questions la réponse est très probablement non.

En effet :

  • les USA n’ont pas abandonné le projet de partitionner la Syrie,
  • la Russie et la Chine feront un front commun, aidées par quelques pays européens,  contre tout torpillage  de l’accord sur le nucléaire iranien. De plus, l’Iran dispose d’une bombe atomique diplomatique : en cas de sabotage elle reprend immédiatement l’enrichissement de l’uranium.
  • la Corée du Nord  qui demande depuis des années un traité de paix avec les USA, ne le signera que si sa sécurité est totalement garantie : plus de manœuvre  militaire US à sa frontière,…

C’est dans la province d’Idlib, frontalière de la Turquie, qu’ont été transférés des milliers de terroristes partis de leurs fiefs d’Alep, de Homs et de la banlieue de Damas. C’est une zone de « désescalade » créée par le gouvernement syrien où les terroristes de différentes obédiences doivent s’abstenir de toute attaque contre l’armée syrienne. Mais cela n’est pas toujours respecté par les différentes factions qui s’approvisionnent en armes par la Turquie.

Cependant, des rivalités ont vu le jour entre les différents groupes. Ainsi, au cours des derniers mois, environ un millier de combattants se sont entretués, 3 000 ont été blessés et beaucoup de leurs armes lourdes ont été détruites

Cette région a une importance particulière du fait des milliers de terroristes qui se refont une « santé ». Ce qui n’a pas échappé à l’ancien chef d’état-major de l’armée britannique, Lord Richards qui appelle Londres à envoyer des troupes à Idlib pour soutenir les terroristes que le gouvernement syrien voudrais rapidement chasser de ce territoire pour retrouver l’intégrité de son pays.

Est-ce que May aura l’outrecuidance de venir au secours des coupeurs de têtes ?

Le gouvernement syrien espère bien que ces luttes intestines vont se poursuivre un certain temps. Mais à terme les terroristes auront comme alternative soit de mourrir au combat ou soit passer en Turquie pour être utilisés par les Turcs pour s’emparer d’Alep. Mais pour l’instant, ils se livrent des luttes intestines. Al-Qaïda en Syrie, maintenant rebaptisé Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) se bat avec d’autres groupes pour le contrôle de cette région

2 – L’EST DU FLEUVE EUPHRATE

missiles 5 20180424

Cette région est très riche en pétrole et d’une importance stratégique vitale. Cette zone est sous l’emprise étasunienne totale avec plus de 3000 soldats US dans 13 bases – complétés par des forces par procuration FDS recrutées dans les milices syriennes kurdes YPG et les terroristes de Daesh recyclés qui occupent un quart de la Syrie, y compris ses principaux champs pétroliers et gaziers.

La conquête de cette immense zone a commencé par la destruction de Raqqa occupée par Daesh qui a été autorisé de quitter la ville par les USA pour combattre à Deir ez-Zor l’armée syrienne en vertu d’un accord.

Les USA veulent faire de Raqqa la capitale d’un nouvel État, plein de pétrole, qui serait un allié régional de l’Arabie Saoudite et Israël. Pour ce faire, des capitaux saoudiens sont sollicité pour reconstruire cette ville dévastée.

En effet, un conseiller spécial de l’envoyé du secrétaire général de l’ONU pour la Syrie, s’étant rendu sur le terrain, confirme l’ampleur des destructions causées par la coalition américaine à Raqqa, disant que les dégâts sont beaucoup plus importants que ceux qu’avaient subis Alep et Homs. D’après les Nations Unies, 70% des bâtiments à Raqqa ont été détruits ou endommagés :

le seul bataillon d’artillerie américain qui couvrait la ville a tiré plus de 35 000 obus de 155 mm au cours des cinq mois de l’opération. Au moins 2 000 cadavres ont été retrouvés jusqu’à présent et on évalue à 6 000 le nombre de corps encore sous les ruines. Et on en trouvera sans doute plus.

missiles 6 20180424

Il reste beaucoup à faire pour que la vie redevienne normale dans la ville syrienne de Raqqa. Les corps des victimes restent encore enterrés sous les débris. Ni l’eau ni l’électricité ne fonctionnent et les travaux de déminage n’ont pas encore commencé.

« La situation à Raqqa étant complètement différente par rapport à Alep et à Deir ez-Zor, les conditions nécessaires au retour des réfugiés ne sont pas encore réunies et la vie de ceux qui y sont rentrés est menacée.

Ce projet est inacceptable pour le gouvernement syrien qui a besoin des revenus pétroliers pour reconstruire son pays. La reconquête du quart de la Syrie sera très difficile car les USA ne lâcheront rien car ils ont fait cette guerre notamment pour ce trésor d’hydrocarbures.

De plus, l’autre principal objectif des USA consiste à bloquer l’apparition d’un corridor terrestre susceptible, selon les Américains, de relier l’Iran à la Syrie et au Liban via l’Irak.

Ainsi, ils s’emploient à former des mercenaires et à consolider leurs bases militaires illégales. Ils ne se préoccupent pas des 5000 à 10 000 terroristes Daesh qui circulent librement dans cette zone jaune.

Trump annonce que les forces US quitteront la Syrie, mais il se garde bien de donner une date et en catimini il invite les monarchies du Golfe à prendre la relève des GI les plus exposés.

Le gouvernement syrien doit donc compter sur tous ces alliés pour chasser les américains, , notamment les milices populaires irakienne « Hachd Chaabi » très bien armées qui contrôlent la rive est de l’Euphrate.

Tout ceci demande une longue préparation. Ainsi, une réunion du haut commandement s’est tenue à Bagdad, où les commandants russes, iraniens, syriens et irakiens organisent des opérations communes contre l’EI. Le gouvernement syrien a donc autorisé l’aviation irakienne à bombarder la zone grise occupée par Daesh, ce qui a été fait, car l’aviation US interdit le survol de l’est de l’Euphrate aux avions syriens.

 Les Russes ont reconstruit un pont militaire qui permettra à l’armée syrienne de traverser l’Euphrate lors d’une opération future. Plusieurs bataillons, dont des troupes auxiliaires sous commandement iranien, sont prêts à attaquer. Les États-Unis les bombarderont-ils lorsqu’ils traverseront la rivière ? Ou bien vont-ils s’en abstenir et laisser les troupes syriennes bénéficier du soutien aérien irakien ?

Peux t-on espérer qu’aux premiers GI tués Donald Trump quittera la Syrie comme l’a fait Bill Clinton au sujet de la Somalie en 1993 ( cf : (*)), contrairement à Richard Nixon, qui avait rejeté la demande de John Kerry, à l’époque officier de la Royal Navy au Vietnam et représentant du courant des opposants cette guerre dans les années 70, lors d’une audience au Sénat US. Il lui avait demandé de mettre un terme immédiatement à la guerre au Vietnam afin d’éviter un grand fiasco, mais son refus a eu pour seul résultat une grande défaite des États-Unis en 1975.

C’est exactement ce qui se passera pour Donald Trump s’il poursuit ses politiques offensives en Syrie et en Irak et qu’il insiste pour créer des bases US dans ces deux pays, même si le prétexte de combattre Daech n’existe plus aujourd’hui. Alors, la guerre sera terrible pour les USA et continuera encore de nombreuses années pour finir comme au Vietnam.

3 – LE GOLAN OCCUPÉ PAR ISRAËL ET LA RÉGION DE DERAA
Cette province stratégique de Deraa au sud de la Syrie où outre l’armée syrienne, le Hezbollah est bien présent.

Par ailleurs, a en croire le quotidien israélien, The Jerusalem Post, à peine commencé, le plan a du plomb dans l’aile : Alors que les terroristes et leurs soutiens occidentaux s’apprêtent à lancer une offensive d’envergure contre les positions de l’armée syrienne et du Hezbollah, le manque de soutien populaire leur cause d’énormes problèmes. D’autant plus que du coté des terroristes , comme dans le nord de la Syrie , les luttes intestines entre rebelles sont fréquentes affaiblissant ainsi leurs forces.

Les habitants de Deraa, du plateau du Golan et de Quneitra refusent de leur prêter main forte car  » ce serait une guerre qui nuirait à la Syrie et à ses habitants  » et les étrangers seraient seuls à en tirer profit. Ce n’est pas un bon signe. Puisque sur le terrain, l’Amérique, Israël et la Jordanie ne disposent pas de larges effectifs : le soi-disant Front révolutionnaire syrien, « FRS » qui menace d’attaquer l’armée syrienne pour son opération de libération de la Ghouta orientale, peine à mobiliser ses troupes. Celles-ci ne veulent à aucun prix connaître le même sort que leurs « frères d’armes de la Ghouta ».

Les États-Unis tenteraient ainsi de compenser l’échec des groupes terroristes dans la Ghouta orientale.

Ils envisagent avec Amann la naissance du « futur Etat de Deraa » : ils tentent d’ériger des points de passage entre Israël et la Jordanie pour équiper les terroristes en armes lourdes et surtout en lance-roquettes. Puis, ils rêvent de pouvoir installer quelques 12 000 terroristes dans une « zone indépendante » à amputer du sud de la Syrie et qui aurait comme capitale Deraa.

Pourquoi ce plan est hasardeux ? Israël et la Jordanie semblent n’avoir pas tenu en compte un facteur essentiel : la population. Les « forces populaires » déployées dans le sud syrien, sur les hauteurs de Makar et Al Adas ou encore dans la région de Kanakar ou dans les cités d’Arza dans le nord de Deraa ou encore à Quneitra ne resteront pas les bras croisés pour qu’Amman ou Tel-Aviv s’emparent de leur terres.

Au bout du bout, les stratèges US savent très bien que « l’État de Deraa » ne naîtra jamais tout comme le Rojava (Etat kurde « rêvé » par certains Kurdes (Barzani et alii). C’est une façon de traire les « vaches golfiennes » que les USA appellent à financer ce projet.

CONCLUSION

Le renversement du gouvernement Assad en faveur de la domination sans entrave des États-Unis sur le Moyen-Orient est un projet qui n’a pas été abandonné par les trois tartarins de l’apocalypse.

D’ailleurs, les États-Unis sont prêts à mener de nouvelles actions militaires contre la Syrie si le Président syrien Bachar el-Assad néglige le message de la frappe du 14 avril. C’est ce qu’a déclaré le secrétaire américain à la Défense James Mattis lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue japonais Itsunori Onodera.

Les néoconservateurs et les faucons occidentaux poussent la situation internationale vers une tension et un danger croissants. Non contents d’avoir détruit l’Irak et la Libye sur la base de fausses affirmations, ils ont obtenu une attaque américaine directe contre la Syrie.

Ainsi aujourd’hui tout paraît permis, les USA bombardent sur des allégations fondées d’une source clairement partiale. Qu’en est-il du droit international et de l’application de la loi  ? Pourquoi bombarder avant une enquête objective sérieuse sur l’incident chimique ?

Le sort de la Syrie est entre les mains de son peuple et de ses alliés ( Russie, Iran).

Le soutien russe étant primordial pour éviter le pire en dépit des dénigrements des médias occidentaux à son sujet.

«  Les roulements des tambours de guerre se font entendre. Après plus d’un an de dénigrement et de désinformation incessants sur la Russie, les populations sont-elles prêtes à entrer en guerre avec la Russieà propos de la Syrie ? Les faucons néoconservateurs et leurs alliés israéliens et saoudiens semblent le vouloir.

Leurs plans et leurs prévisions pour l’Irak, la Libye et le Yémen étaient des fantasmes illusoires, avec le prix payé en sang par les peuples de ces pays ainsi qu’en richesses par les Américains. Malheureusement, les médias et les politiciens qui ont promu et lancé ces guerres n’ont pas eu à rendre de comptes. Aujourd’hui, ils veulent intensifier l’agression en attaquant la Syrie, en faisant couler beaucoup plus de sang encore et en risquant une confrontation avec un pays capable de riposter..  » Rick Sterling – journaliste vivant dans la région de San Francisco.
Les mois à venir sont très chargés sur le plan géopolitique : dossier syrien, nucléaire iranien et Nord coréen. Que va faire Trump sachant que la position de ses adversaires est inébranlable du fait que c’est leur survie qui est en jeu ?

  • Trump quittera-il rapidement la Syrie selon ses tweets. ?
  • Trump torpillera-t -il le traité sur La Russie ?
  • Trump signera t-il un traité de paix honnête qui assure une sécurité absolue à la Corée du Nord ?

 A toutes ces questions la réponse est très probablement non.

En effet :

  • les USA n’ont pas abandonné le projet de partitionner la Syrie,
  • la Russie et la Chine feront un front commun, aidées par quelques pays européens,  contre tout torpillage  de l’accord sur le nucléaire iranien. De plus, l’Iran dispose d’une bombe atomique diplomatique : en cas de sabotage elle reprend immédiatement l’enrichissement de l’uranium.
  • la Corée du Nord  qui demande depuis des années un traité de paix avec les USA, ne le signera que si sa sécurité est totalement garantie : plus de manœuvre  militaire US à sa frontière,…
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