Turquie : Le grand repli , après la trahison de l'occident dans le putsch avorté , grace à la Russie et ses alliés .

Publié le par Samir Svet

Turquie : Le grand repli

3256 vues 22 août 2016 4 commentaires Politique Réseau International

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Après le coup d’État et la visite en Russie, c’est le grand repli pour la politique étrangère turque, un désaveu cinglant pour Erdogan. Mais y a-t-il une autre possibilité alors que tous les événements lui donnent tort ?

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C’est le Premier ministre Binali Yildirim, qui s’est exprimé hier, reconnaissant que le président syrien est l’un des acteurs qu’il faut prendre en considération, avec une formule alambiquée : le président syrien est un interlocuteur pour « parler de la transition » en Syrie, mais « en ce qui concerne la Turquie cela est hors de question ». Dernière circonvolution, mais tout est dit et la prochaine fois, ce sera plus net encore. Il ajoute : « Nous disons que le bain de sang doit cesser. Les bébés, les enfants, les innocents ne devraient pas mourir. C’est la raison pour laquelle, la Turquie va être plus active en essayant d’empêcher la situation de s’aggraver au cours des six prochains mois ». D’un pays qui a fait passer tant de combattants et armements.

Le Premier ministre a salué les frappes syriennes contre des positions kurdes de jeudi et vendredi dernier, visant pour la première fois depuis 2011, la ville d’Hassaké : « Le régime (syrien) a compris que la structure que les Kurdes tentent de former dans le nord de la Syrie a commencé à devenir une menace pour la Syrie aussi ». C’est la vraie urgence pour la Turquie, alors que la Russie et les Etats-Unis arment les Kurdes, qui combattent efficacement Daech.

On calme le jeu aussi avec les Etats-Unis qui sont « un partenaire stratégique, pas un ennemi », malgré la présence aux Etats-Unis de Fethullah Gülen,… pas près d’être extradé. La Turquie fait partie de la coalition internationale qui combat Daech, sous la conduite des États-Unis, mais ceux-ci, comme la Russie, l’accusent de laisser passer à travers sa frontière les djihadistes qui veulent rejoindre Daech. La frontière va être bien surveillée ces jours-ci, par les US… et par la Russie, qui a gardé en travers du gosier l’attaque contre son hélicoptère grâce à des matériels importés.

Dans la liste, Israël, avec le 20 août, le vote du Parlement turc pour ratifier l’accord de normalisation des relations diplomatiques avec Israël, suite à l’affaire de la flotille pro-Gaza, avec l’attaque israélienne qui avait causé la mort de neuf ressortissants turcs.

Enfin, Binali Yildirim a également affirmé vouloir améliorer ses relations avec l’Egypte… alors que la rupture entre l’Égypte et la Turquie est venue après le coup d’État de Sissi en 2013, renversant Mohamed Morsi, issu de la confrérie des Frères musulmans… la famille de Erdogan, et que Sissi s’est abstenu de condamner la tentative de coup d’Etat du 15 juillet, jusqu’à l’ONU !

Pour Erdogan, ce sont là des reculs considérables, un revirement à 180° sous le poids des événements. Bien sûr ça n’empêchera pas la presse mainstream de le décrire comme le sultan surpuissant… Prochain recul à prévoir avec l’Europe. Pour le développement économique, la Turquie a plus besoin de l’Europe que l’Europe de la Turquie. Les entreprises européennes amorceront le repli si la Turquie ne retrouve pas une sérénité intérieure. Donc, une priorité, qui ne laisse pas le choix.

Gilles Devers

source: http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2016/08/22/turquie-le-grand-repli-931009.html

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